Narrations, pensées, citations

NARRATIONS

Des bêtes et un homme

Des bêtes et un homme

 

Je vais vous conter une petite histoire que je tiens de l’un de mes amis, et qui date d’une vingtaine d’années. Certains l’a trouveront banale, et elle l’est ; d’autres, y verront, peut-être, matière à philosopher…Peu importe…

Elle commence ainsi : « Que ferais-tu, m’avait-il dit, si tu te trouvais, un soir, face à face à un gros rat qui se serait introduit chez toi ? Ma foi, lui avais-je répondu, je chercherais à le faire sortir car j’ai plutôt peur des rats et ils évoquent pour moi l’insalubrité.

Eh bien, je viens de connaître une telle situation, avait-il poursuivi ! En rentrant dans ma cave, je suis tombé sur un magnifique rat noir ; il était à un mètre de moi et ne bougeait pas ; il me dévisagea d’un regard singulier qui m’intrigua, et je ne savais trop quel parti prendre. En même temps que je prenais progressivement conscience du caractère plutôt extravagant de la scène, je pensais : « Comment donc ce rat a-t-il bien pu pénétrer dans la cave ? La seule issue était fermée ! Voila une énigme qui me fait penser à celle du « Mystère de la chambre jaune » ! « .

En observant attentivement l’animal, je me rendis compte qu’il était légèrement blessé à la tête. « Curieux, tout de même, qu’il ne détale pas ! Il a l’air fasciné, comme hypnotisé, et pourtant on dirait qu’il implore !  ». Avisant le couvercle d’un carton, assez grand, posé à proximité, je m’en saisis et entrepris de l’approcher doucement du rat, pour l’inviter à monter dessus ; dès que ce carton fut devant lui, il ne se fit pas prier pour s’y installer ! Je me dirigeais alors prudemment vers la sortie et disposais mon « bagage » dans le jardin, à quelques dizaines de mètres au-delà de la maison, et en fis sortir, avec précaution, mon visiteur.

Pendant cette opération, il était resté à peu près tranquille, s’agitant tout de même un peu lorsque les accidents de terrain provoquaient des secousses… « Voila un rat bien confiant, pas trouillard, le bougre ! ».

Il me vint alors à l’idée qu’il avait peut-être faim et je me dis qu’il fallait faire preuve d’ouverture d’esprit et de compassion et récompenser son attitude conciliante et la confiance qu’il me témoignait. Je me décidai donc à faire un pas supplémentaire sur la voie de la fraternité universelle : je décrochai un petit morceau de lard, fixé à proximité à l’intention des oiseaux du voisinage,  et j’en fis présent à mon nouvel ami le rat. Il essaya de manger ce mets mais, manifestement, éprouva  quelques difficultés à exercer sur lui ses talents de rongeur.

 Décidant de laisser cet animal à la quiétude de l’endroit, je rentrai chez moi.

Une demi-heure passa, peut-être plus. J’eus soudain envie de le revoir. Je pris une pomme et me rendis là où je l’avais laissé. Il était toujours là et, une nouvelle fois, son regard chercha le mien…Il s’attaqua à la pomme que je lui tendis. Je l’observai un moment puis je rentrai.  

Beaucoup plus tard, alors que la nuit tombait, j’entendis un miaulement puissant traversant une fenêtre ; je regardai en direction de celle-ci et je vis un magnifique chat, d’un blanc immaculé-plus blanc que blanc, aurait dit Coluche ! J’ouvris la porte d’entrée. Il se glissa, sans crainte, dans le couloir. Il me suivit, en m’accompagnant de vocalises affectueuses. Je ne l’avais jamais vu et, dans le quartier, je ne connaissais aucun chat blanc. Curieusement, les autres félins du secteur ne s’étaient pas manifestés pour protéger leur territoire de l’intrus. Bizarre, bizarre !

Soudain naquit en moi une profonde inquiétude pour le rat noir. Aussi, je retournai promptement à l’endroit où je l’avais laissé. Il n’y avait plus personne et je notai qu’il n’y avait pas trace de lutte. Je revins dans la maison : le chat avait disparu ! ...et je ne le revis jamais…

J’eus l’impression d’avoir vécu un rêve, ou peut-être un mirage, et pourtant cette sympathique et édifiante petite histoire a bien eu lieu. »

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Chez Nouleau

Petite histoire de mon enfance : Le chemin perdu mais…l’école retrouvée…

 

En cette année 1953, j’allais avoir 7 ans et, ma famille et moi, venions de déménager. Nous étions très pauvres, mon père était ouvrier maréchal-ferrant-forgeron et venait de changer d’employeur ; d’où également le changement de domicile.

Notre nouvelle « maison » se situait dans un endroit totalement perdu de campagne, sans voisins immédiats, en limite du ban communal. Elle comprenait, en tout et pour tout, une vaste pièce délabrée et misérable qui servait, à la fois, de cuisine, de salle-à-manger et de chambre commune (nous étions cinq : mes parents, mon frère aîné, ma petite sœur et moi).

L’école primaire se situait à plus de 5 kilomètres et, mon frère et moi, devions nous y rendre à pied. Mon père allait à son travail à vélo. Pour notre 1ère journée d’école, il nous accompagna, à pied, pour nous montrer le chemin.

Le lendemain matin, mon frère étant en retard, je décidais de partir avant lui, seul. De la maison à la route, il y avait un chemin en terre, bordé de vignes et de champs, à parcourir sur plusieurs centaines de mètres. Arrivé à la chaussée, j’aurais du tourner à gauche mais, sans doute parce que je n’avais pas fait assez attention la veille, je tournais à droite, et me dirigeais donc à l’opposé de ma destination. Je marchais depuis environ un quart d’heure lorsque je pris conscience que je ne reconnaissais pas l’environnement vu la journée précédente ; le problème, c’est que j’avais déjà tourné à plusieurs carrefours et que j’étais incapable de revenir sur mes pas. Tout-à-coup, je pris peur et me mis à pleurer. La panique s’installa en moi, m’empêchant de réfléchir sur la conduite à tenir. Je me mis bêtement à courir en continuant mon chemin, sans savoir où j’allais. A cette époque, sur les petites routes communales, il n’y avait pas de panneaux indicateurs et, pour celui qui n’était pas familier du coin, il était difficile de se diriger. A chaque carrefour, je ralentissais un peu, je me disais : « Cà doit être par là » et je prenais une direction. A un moment, j’étais arrivé dans une agglomération et je crus que c’était celle où se trouvait mon école, mais bien vite je constatais qu’il s’agissait d’une autre commune. Je me remis à courir, croisant, çà et là, quelques personnes mais je ne demandais rien. Ce périple dura environ 5 heures.

Entretemps, mon frère avait rejoint l’école et le maître s’étonna que je ne l’accompagne pas. Mon frère assura que j’étais parti avant lui et que je devais être là. Le maître comprit alors qu’il s’était passé quelque chose d’anormal. Il alerta mon père qui travaillait non loin de là. Plusieurs personnes de la commune entreprirent de me rechercher. Mon père emprunta une moto à une personne qui le lui proposa et il roula sur tous les chemins alentours. Ces recherches furent vaines, personne ne me trouva. Pourtant, sur l’itinéraire que j’avais emprunté, plusieurs témoins confirmèrent avoir vu un gamin, son cartable sur le dos, courir en pleurant…Ceux qui me cherchaient virent à quel point je m’étais éloigné de ma destination et l’inquiétude grandit car le périmètre où chercher était devenu de plus en plus grand.

Il était un peu plus de midi lorsque j’arrivais enfin-on se demande bien comment ! –en vue de mon école. La reconnaissant immédiatement, j’accélérais la cadence et rentrais en trombe dans la cour de l’école et me présentais devant la salle de classe ; m’ayant aperçu, la femme de mon maître d’école se précipita sur moi, en me serrant, un peu fort,   et elle m’emmena chez elle, dans le logement de fonction contigu à l’école ; elle fit prévenir son mari et mon père, puis elle me servit un petit déjeuner, avec plein d’attentions et beaucoup de douceur. Et l’après-midi, je fus dispensé d’école pour me reposer avant de rentrer, avec mon frère, à la maison…

Rétrospectivement, certains ont cherché à reconstituer mon périple, sans jamais y parvenir complètement. Ce qui reste mystérieux, c’est que j’aie pu arriver à mon école en ayant cheminé totalement à l’opposé, sur une longue distance, via plusieurs communes, sans jamais emprunter ne serait-ce qu’une partie de la route  que j’aurais du prendre. On a estimé que j’avais parcouru une distance d’au moins 25 kms, voire plus.

Moi-même, je suis incapable, aujourd’hui encore,  d’expliquer cette singulière randonnée. Il y a peu, j’ai essayé, en utilisant une carte IGN, de définir l’itinéraire que j’avais alors parcouru, en passant dans les communes qui avaient été identifiées comme points de mon passage : je n’y suis pas parvenu ! Et , chose étrange, il ne semble pas y avoir de possibilité d’un tel trajet !

Et puis, il y a d’autres éléments qui laissent interrogateurs : par exemple, la distance parcourue par un enfant de cet âge, d’autant qu’il faut prendre en compte le fait que j’étais mal chaussé ( chaussures en mauvais état et trop petites car ayant été portées auparavant par mon frère) ; j’étais un peu fatigué à l’arrivée, mais pas autant qu’on aurait pu s’y attendre…Bref, ce petit fait divers est aussi une sorte d’énigme dont on ne sait trop quoi penser.

Je suppose que, vous aussi, vous avez connu, dans votre existence, des évènements qui vous ont  paru curieux ou insolites et dont on ne sait pas vraiment où sont le commencement et la fin…

 

 

 

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Le moulin de mon village d'enfance après restauration
rêve
Mon rêve

 

MON RÊVE

 

Aujourd'hui, je vais vous présenter mon rêve le plus intense, le plus idéalisé et pourtant, comme tous les rêves forts et rémanents, il n'est pas utopique, il est pour bientôt, il est pour demain, je le sens de plus en plus proche car les rêves, voyez-vous, lorsqu'ils sont aussi grandioses tendent à se réaliser. Et puis il me semble que nous sommes déjà entré dans la 4ème dimension, sans vraiment nous en rendre compte. La 5ème est proche...

Ainsi, je rêve d'un monde où le bonheur serait  présent partout, où la peur n'existerait pas, où l'Amour serait le seul moteur de la Vie.

Je rêve d'un monde où il n'existerait plus qu'une seule langue, celle de la télépathie la plus aboutie, où chacun se comprendrait sitôt une pensée émise ; où les humains, les animaux, les végétaux, les minéraux et jusqu'aux extraterrestres communiqueraient sans retenue, sans crainte, sans barrière, par ce même moyen.

Je rêve d'un monde autogéré, sans pouvoirs politique, financier, religieux, social, ou autre ...

Je rêve d'un monde où la perfection de tout être, de toute chose, de la nature et du monde invisible serait perçue, par chacun,  dans toute sa magnificence et sa divinité.

Je rêve d'un monde où la paix sera installée pour toujours, où la guerre, la torture, la faim, la soif, les privations,  la violence, l'agressivité, la douleur,...n'existeraient plus.

Je rêve d'un monde où la liberté serait vraiment respectée, où le jugement n'aurait plus jamais sa place et où, par conséquent, il n'y aurait pas de justice en tant qu'institution.

Je rêve d'un monde sans argent où chacun recevrait selon ses besoins et ses envies, sans compétition et sans possession.

Je rêve d'un monde communautaire où le partage présiderait aux échanges, où l'éducation serait inculquée dans l'amour le plus pur, où le sens de la famille du Tout serait universel.

Je rêve d'un monde sans pollution, sans agression de la Nature, sans apprentis sorciers, sans science ignorante des lois universelles et du respect de la Vie dans toutes ses composantes et dans toutes ses dimensions.

Je rêve d'un monde où la joie de vivre éclairerait la Vie, où chacun serait équilibré, aimable, accueillant, souriant, aimant, conscient  de la richesse infinie dont nous bénéficions.

Je rêve d'un monde de Perfection vécue à chaque instant.

Je rêve d'un monde où l'adultère n'aurait aucun sens car la relation d'amour serait reconnue comme un accomplissement sacré, quels que soient les liens familiaux entre les partenaires.

Je rêve d'un monde où le rêve serait la réalité la plus tangible et la plus précieuse.

Je sais qu'un jour viendra où ce rêve se concrétisera dans la Lumière somptueuse du Tout révélé...

Alors rêvons car, plus nous ferons ce rêve, plus tôt, il se réalisera.

PENSEES

 Moins je pense, plus je suis...

CITATIONS

"Si nous pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous trouverions dans la vie de chacun (d'eux) suffisamment de peines et de souffrances pour désarmer toute hostilité."

Henry Wadsworth Longfellow

"L'origine de toute joie en ce monde est la quête du bonheur d'autrui, et l'origine de toute souffrance, la quête de notre seul bonheur."

 Shantideva

« Devant les phénomènes
de la nature
il faut observer, étudier
et ne s’étonner de rien »
Leibnitz

""Avoir conscience de", c'est ouvrir tout son être sans limitation, c'est mettre son mental en état de veille, c'est être disponible à tout, sans préjugés, sans émotion, sans arrière-pensée, sans vouloir."

Sylvie HETZEL

"Perspective, utilises-la ou perds-la. Si tu t'arrêtes à cette page, tu es en train d'oublier que ce qui se passe autour de toi n'est pas la réalité. Réfléchis à cela. Rappelles-toi d'où tu viens, où tu vas, pourquoi tu as créé le désordre où tu t'es mis pour commencer..."

Richard BACH

"Toute vérité devient fausse au moment où l'on s'en contente"

ALAIN

"Notre grand et glorieux chef d'oeuvre, c'est de vivre à propos"

MONTAIGNE

"L'athéisme n'est pas un plus grand mal que l'idolâtrie"

Pierre BAYLE

"Toute personne éprouvant un besoin intense de domination est névrosée".

Pierre DACO

Je hais le sage qui n'est pas sage pour soi-même"

EURIPIDE

"Tout dépend de tout, toutes les choses se tiennent, il n'y a rien de séparé. Si les gens pouvaient changer, tout pourrait changer."

GURDJIEFF

"L'absolu seul est vrai."

HEGEL

"Ce qui deviendra et doit devenir est la cause de ce qui est"

NIETZCHE

"Le monde entier joue la comédie"

PETRONE

"L'esprit est la seule réalité. La matière n'est que son expression inférieure, changeante, éphémère, son dynamisme dans l'espace et le temps."

Edouard SCHURE

citations

"Il n'y a qu'une façon d'apprendre, c'est par l'action"

Paulo COELHO

citations

"Nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que d'essayer de paraître ce que nous ne sommes pas"

François de la ROCHEFOUCAULT

citations

"Le soucis de sa propre image, voilà l'incorrigible immaturité de l'homme"

Milan KUNDERA

citations

"Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté"

CONFUCIUS

citations

"C'est dans les rêves que loge l'inspiration, la graine des chefs-d'oeuvre de l'humanité"

Micheline LA FRANCE

citations, spiritualité

"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé."

Voltaire

POESIE

Le mot

Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;
TOUT, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.


Écoutez bien ceci :
Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille du plus mystérieux
De vos amis de coeur ou si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce MOT - que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre -
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ;
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, et caetera
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive
Et railleur, regardant l'homme en face dit :
"Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel."


Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.